La fête des pères c’est toujours le troisième dimanche de juin.
Mais cette année, c’était le 5 mars.
La date du sacre d’Emmanuel LEBESSON. Le papa, le Daron : Champion de France 2017 de tennis de table ! Oui monsieur...
Après un titre de champion d’Europe 2016…
Oh Fatche ..., ça impose le respect.
A son arrivée, à Marseille, début mars 2017, les voitures, avec des types encore ligotés dedans, ont d’ailleurs cessé de cramer. Le chant des Kalashnikov s’est tu. Ainsi que celui des cigales. Les petits gars des quartiers Nord sont restés planqués dans leurs tanières, et devant leur télé. A regarder Charles INGALLS et sa petite maison dans la prairie.
Oui, la rumeur avait enflé et s’était répandue comme une trainée de poudre : the BUTCHER, Emmanuel LEBISON était là…
Quel chemin parcouru depuis le club de Souché-Niort, petite bourgade nichée entre la Rochelle, Poitiers, et le sud de la Sicile. Car c’est là, à l’âge de 6 ans, qu’il a débuté le ping-pong. Et la fabrication d’huile d’olives. Avec une rentabilité exceptionnelle. Déjà maître dans l’art de glisser ce petit fruit vert entre les cuisses de ses adversaires. Ces derniers serrant alors tellement les fesses qu’il en récoltait plus de deux litres à la fin de la rencontre. Avec un sens certain du commerce, il monte alors une entreprise d’import-export avec les States, la Lebessoil company.
Mais pour abreuver sa soif d’aventures, il part se frotter à la racaille de la pro-B, sur Saint-Denis, en 2007. Si sœur Emmanuelle a travaillé parmi les chiffonniers du Caire, Sir Emmanuel lui, oeuvrera parmi la pègre du 92. Et il imposera sa loi dans la cité du crime et de la débauche: la municipalité hésitera même à débaptiser la ville, pour lui donner le nom de Saint-Manu. Mais basta ! Ivre de succès, il migre sans tarder pour la pro-A de Levallois en 2008. Et l’empire BALKANY... Il intègre la Famille… Et après avoir mis quelques raclées, puis cassé les pattes de Patrick, il crée alors la sienne.
En 2013 il s'éloigne du vieux mafieux et s’installe à Boulogne avec sa team. Pour redynamiser son ping. Ainsi que les michetonneuses du bois d'à côté... Il gagne au passage une petite médaille de bronze aux championnats d’Europe avec l'équipe de France en 2015, en Russie.
Adoubé, respecté, et désormais respectable, il part en 2016 se remettre au vert. Pour continuer le business dans une petite ville de province, Angers. Renommée pour son château et sa tenture de l’Apocalypse. Mais surtout célèbre pour être le lieu de villégiature d'une bonne gagneuse, et d'une sacrée bonne travailleuse, oui, "la Vaillante".
Et 2016/2017 sera sa saison. Son apogée.
En mars 2016, le grand moment : la famille s'agrandit, et son épouse lui donne un héritier. Mais à la veille d’une rencontre décisive contre l’équipe d’Angleterre en quart de finale des championnats du Monde par équipes. Encore étourdi des litres d’Amaretto ingurgités, il s’incline le lendemain contre le patron de pub, Paul DRINKHALL, et son petit bide à bière.
Ivre d’un mélange de bonheur suprême, et de total désarroi il part alors pieds nus pour Rome. Empli de repentance. Pour y rencontrer le Pape.
Qui le canonise enfin en octobre 2016. A l’occasion des championnats d’Europe à Budapest. Durant lesquels il gagne la médaille d’or en finale contre Simon GAUZY. Un exploit historique, et retentissant. Ah, l’Europe de l’Est…, un marché également à conquérir…
Mais son objectif à court terme, sera celui des France 2017.
En 2009 il avait déjà conquis le titre. Après avoir mis une balle dans la nuque de Patoche Chila en demi, puis immolé Damien Eloi en finale…
Mais la comète LEBESSON passe tous les 8 ans. Et cette année les astres étaient de nouveau tous alignés.
Ses adversaires ont donc fini avec du béton aux pieds. Immergés parmi les petits poissons dans les calanques de Figuerolles : Admir DURANSPAHIC en 1/16ème ; puis Lilian BARDET en 1/8ème ; Quentin ROBINOT en ¼ ; Romain LORENTZ en ½. Il terminera le week-end en donnant le baiser de la mort à Alexandre ROBINOT, en finale... Mais non sans avoir placé, dès le samedi, une tête de cheval mort et ensanglantée dans les lits de Stéphane OUAICHE et de Simon GAUZY...
Oui, on a beau être taquin, on a toujours envie de montrer qui reste le patron!
Le sentiment du devoir accompli, à la fin de la cérémonie protocolaire des coupes et des médailles, le winner s’est retiré dans le vestiaire. Les stores mi-clos. Les membres de sa garde prétorienne au garde à vous devant la porte. Apaisé, assis dans son fauteuil de nouveau César.
Et tous vinrent alors le saluer...Joueurs, délégués, officiels...
Un par un... Se courbant ou s’agenouillant pour embrasser sa nouvelle chevalière de champion. En or plaqué, glissée au bout de la première phalange de son majeur gauche.
Non, désormais, il ne sera plus le PAPA.
A partir d’aujourd’hui, il sera le PARRAIN: Don LEBÉSSONE, The GODFATHER…