Il a déjà vécu ses 9 vies. Comme les chats.
Il en a d’ailleurs le regard. La souplesse et les coups de pattes. Le caractère aussi : libre et indépendant. Et il n’a que faire de ta litière. Même si paradoxalement il continue à jouer comme un chien. Presqu’aussi fou qu’à ses débuts.
Michael MAZE est né le 1er septembre 1981 à Fakse, Danemark. Réputée pour son usine Haribo et ses brasseries. Le paradis sur terre : tu te goinfres de sucreries jusqu’à l’âge de 8 ans, puis tu passes direct à la bière. Les plus résistants (dont tu te doutes bien que Michael faisait partie), échappent à la cirrhose et passent l’adolescence. Mais Fakse c’est surtout sur l’île de Zélande, le lieu de naissance de Rollo : le frère de Ragnar LODBROK ! Et oui, Michael est aussi un fucking VIKING !
Et ça résume et t’explique beaucoup de choses.
Car très vite Michael est monté sur le drakkar. Le regard fier, les cheveux aux vents, l’écume sur ses lèvres purpurines... Pour mettre à feu et à sang le vieux continent du ping. Gagnant à coups de hache, au fight, et à la volonté, ses titres de champion d’Europe cadet en 1996, puis junior en 1999.
Micka est certes danois, mais il est avant tout gaucher. Et il sent la balle comme toi des pieds. En plus MAZE sert rentrant comme un Dieu. Mais attention : le dieu THOR, gros spécialiste du service marteau. Ok, on en convient, parfois, ça lui arrive, Michael peut servir en cachant comme un goret. Mais il a une excuse : on l’a déjà dit, il est gaucher. Et le vice fait partie de l’ADN et de la physiologie de ceux qui tiennent leur raquette dans la mauvaise main : celle du Diable.
Mais Michael est surtout, et avant tout, le maître du jeu à mi-distance, en balles hautes, mi-hautes, et rotasses. Il est le dieu scandinave du fishing. Ses adversaires s’épuisent sur les trois premiers échanges en tapant 4254 fois la balle, qui inlassablement, revient en bout de table. Accessoirement, ils se ridiculisent devant tout le monde en ne sachant pas finir ou frapper les balles cathédrales. Puis, quand ils sont à deux doigts de la syncope ou du décès par épuisement, voir de honte, Michael, grand prince, vient abréger leurs souffrances. C’est ainsi qu’il s’est octroyé le titre de champion d’Europe en 2009, et est allé chercher de haute lutte sa médaille de bronze aux championnats du monde 2005, en toquant, excusez du peu, Wang HAO en 1/8ème puis HAO Shuaï en 1/4, après avoir été mené 3 sets 0 et 10/7. Epique.
Mais si Michael vit avec de beaux et merveilleux souvenirs, il survit aussi avec ses démons. Collectionnant les pétages de cables, et de plombs. Homériques. Certains s’en offusquaient, surtout les vicaires et pasteurs des églises élisabéthaines du ping. Mais franchement, c’était ce qui le rendait terriblement attachant. Et humain. Et puis, comment en vouloir à un joueur qui est capable de te rentrer 3 zits revers sur le même point ?
Malheureusement monsieur MAZE accumule les blessures depuis bientôt 10 ans : épaule, poignet, hanche, genoux…Une véritable rente pour les chirurgiens orthopédistes. Ces derniers temps il a ainsi passé plus de temps dans les salles d’opération que dans celles de ping. Plusieurs fois il a annoncé sa retraite. On l’a même cru mort…
Mais chaque fois il renaît de ses cendres. Comme le Phénix qu’il n’a jamais cessé d’être. En tout cas dans notre cœur, et plus encore dans celui de Benoît VAQUIER. Hétérosexuel notoire, mais qui souffre de tachyarythmie à chaque fois qu’il croise le regard de Michael.
Alors oui MAZE s’est parfois égaré dans les milieux interlopes, et autours des tables de poker professionnel. Et il est désormais plus tatoué qu’un Yakusa japonais. Mais à la différence de Michael SCOFIELD, ce ne sont pas les plans de la prison de Fox River qu’on lui a gravé sous la peau. Mais le parcours pour redevenir champion d’Europe !
Et ça débutera la semaine prochaine à Alicante.
On va l’avouer, vu l’adversité, et le manque de compéts et de souffle de Michael, on y croit qu’à moitié. Mais MAZE s’est laissé repousser les cheveux, et la barbichette. Jésus CHRIST lui ressemble désormais. Le top spin revers en moins. Et comme ce sera l’un de ses derniers challenges, on le soutiendra à fond !
En pensant avec nostalgie au petit garçon de Fakse.
Qui, face à la mer, aurait pu grandir. Qui, face contre terre, aurait pu mourir.
Qui se relève.
Et prend son dernier rêve…