Ne lui demande pas de te dessiner un mouton. Car il va te tracer une table de ping avec des croix et des flèches dans tous les sens. Tactique et placement, comme labourage et pâturage : les deux mamelles du jeu français. Mais avec la fantaisie et la touche de balle en plus pour SIMGOZ !
Simon GAUZY sort donc de sa coquille le 25 octobre 1994 à Toulouse. Les fées se penchent très tôt sur son berceau. C’est la sœur de la fée Carabosse et d’Aleksandar, la fée Karakasevic (classée 9, Auch), qui lui envoie le petit coup de baguette magique. Mais encore à 3 grammes, elle se foire, queutte son coup, et lui greffe une raquette Cornilleau au bout de la main droite…
Cet attribut étrange va générer des débuts dans la vie, pas toujours faciles-faciles, pour le petit Simon-Edward, aux mains d’argent. Car essaie de t’habiller, d’écrire, ou de jouer à la play-station avec une palette de bois au bout des doigts ! Heureusement, et finalement, très vite cette petite excroissance va devenir un atout décisif : à l’école, pour déposer les plats et faire le service de rab à la cantoche ; à l’apéro pour y couper le saucisson ; au PMU pour remplir sa grille de Tacotac ; dans la voiture pour faire pare-soleil…
Mais la vraie révélation va se produire quand le petit GAUZY va pénétrer pour la première fois dans une salle de ping-pong : un rayon lumineux frappe alors son visage, et les anges se mettent à chanter. Depuis ça continue. Et c’est d’ailleurs super-chiant pour les gars qui jouent à côté en raison des faux jours et du bruit que ça génère !
Simon a grandi. Il maîtrise maintenant à la perfection ce demi-cercle de bois plissés et collés. Qui n’est plus que le prolongement naturel des muscles de son avant-bras et de ses réseaux neuronaux. Manipulé tout en finesse et en délicatesse. Il caresse désormais la balle comme les cheveux des filles. Et il envoie désormais plus de chopes que la fête de la bière à Munich. Il distribue les balles avec la dextérité, la vitesse et la précision du croupier de Las Végas avec les cartes.
Il accumule ainsi les victoires et les titres dans les catégories jeunes : champion de France benjamin (2005) puis cadet (2007), champion d’Europe cadets (2009), médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (2010), champion de France sénior (2013)…
Mais les jalousies s’attisent. Un matin on tente de le perdre dans la forêt avec ses frères. Mais toujours futé, il sème des balles plastiques Butter G40 sur le parcours, comme de petits cailloux (la même sensation d’ailleurs quand tu joues avec). Ils échappent ainsi à l’ogre et retrouvent facilement le chemin de la maison. Le druide Philou MERLIN-GATIEN le prend alors sous son aile pour le couver à Levallois. Mais ses parents doivent livrer, à domicile, un terrible combat contre Celui-dont-on-ne peut-dire-le-nom-mais-qui-travaille-à-la-fédé. Simon échappe au Lord VOLDEMORT du ping, ainsi qu’à la cicatrice sur le front, et au port de lunettes cerclées en métal (la chance !). Mais il se retrouve placé dans un petit train à vapeur : direction la POUDLARD academy, à Ochsenhausen ! Là il croise le bois et la baguette des sorciers de tous les pays, mais de très haut niveau. Il progresse spectaculairement dans le jetage de sorts à ses adversaires. Ainsi que dans la confection de potions magiques à base de houblon fermenté.
Il reprend sa marche en avant : médaille de bronze aux championnats par équipes 2015, vice-champion d’Europe en simples 2016…
De petits accrocs cependant, par-ci, par là, dans sa tunique de magicien par encore totalement parfaite : des prises de tête lors de certains matchs avec un fair-play digne d’un Séverus ROGUE , du body language de loser quand ça va mal, un narcissisme parfois exacerbé (mais il en faut pour être un très grand) et une trop forte appétence pour les réseaux sociaux et les pièges des trolls…
Mais beaucoup de sérieux dans la préparation, oui, ça bosse énormément. Beaucoup de qualités et d’intelligence, notamment dans la gestion de carrière. Et ça parle anglais, et ça parle allemand, avec une belle aisance pour le show, les interviews, les caméras... Entretemps Simon a rencontré sa Jenny WEASLEY. Qui a mis au monde l’héritier… Tout cela remet du plomb dans la tête. Qu’avec la pierre philosophale, il a récemment transformé en or. Sa quête de popularité continue donc de monter dans le petit milieu pongistique français et mondial. Et encore plus depuis son ¼ de finale aux championnats du monde 2019, marqués par sa victoire, 4/2, à la régulière contre le mangemort Xu XIN, en 1/16ème de finale.
Car c’est le but ultime : la médaille aux Mondes et aux Jeux Olympiques.
Mais d’ici là il faudra continuer à tordre beaucoup de moldus et de sang-de-bourbes.
Et comme lui a déjà dit à l’oreille Albus DUMBLEDORE : il faudra encore avoir encore beaucoup de courage pour affronter ses ennemis. Et plus encore pour affronter ses amis.