Lard de la guerre
Pour la quatrième journée, Amiens affrontait Abbeville. Sur les terres du Ponthieu. En fait plutôt dans les sables mouvants, et émouvants, de
la salle du Rivage. Dans la chaleur, la moiteur, les cris, les hurlements, et les balles traçantes. Le Vietnam quoi.
Mais avant d’entrer dans le détail, revoyons les enjeux de ce match :
- Pour Abbeville : Engranger une seconde victoire et les 3 points. Pour conforter
une place dans le ventre mou de la poule. Entre les pattes et le jabot.
- Pour Amiens : Poursuivre la chevauchée fantastique. Maintenir la pression, et
faire douter les équipes du Triumvirat de tête. Les faucons du Pentagone appellent ça la guerre psychologique. Mais pour l’ASTT, ce sera la guerre sale ; version Apocalyse now. Désormais,
lorsque les adversaires entreront salle Labaume, les amplis et les enceintes cracheront à plein tube la symphonie des Walkyries de Richard Wagner. Parce que, comme le lieutenant-colonel KILGORE,
Antoine HUON adore respirer l’odeur du napalm au petit matin (http://www.youtube.com/watch?v=Zyus63ubuyk).
Un match à priori indécis donc, mais avec quelques incertitudes, pour les amiénois :
- L’équipe abbevilloise serait-elle au complet ? La côte sur BetClic était de 2,14.
- Fallait-il jouer avec un protège-slip doublé en Kevlar sur la table A ? Les frappes de Rudy VENARD et de Laurent LENTE piquent toujours un
peu.
Pour nous rassurer, nous avions tout de même quelques certitudes:
- Le score final serait de 11 à 9. En effet, depuis le début de la phase Abbeville totalisait une victoire et 2 défaites, toutes trois sur le score de 11/9.
Hommage appuyé des abbevillois, cette année à Ground Zero et au dixième anniversaire du 11 septembre. Barack OBAMA souhaitait d’ailleurs prendre une licence à l’AC Abbeville. Mais comme il n’a
toujours pas donné son certificat médical, ce petit rigolo n’est pas prêt de jouer.
- Seconde certitude : sur la balance le pack abbevillois nous rendrait au moins un petit quintal. Certes l’équipe amiénoise a gardé les gros L’HOTE et
CHATELAIN. En fait surtout L’HOTE (l’avantage d’écrire les résumés). Mais on perdu VAQUERO et DUB. On risquait de reculer à l’impact, sur la première mêlée, ainsi qu’à l’apéro.
- Dernière conviction : la réhydratation post-rencontre s’effectuerait à base de punch rhum-orange- sauce Lenté. Par voie orale pour les plus valides. Par voie intra-veineuse pour les plus mal-en-point. Et les enfants. La loi Evin s’appliquant en Régionale, les jeunes
abbevillois ne peuvent ainsi jouer plus d’une phase en R1. Et doivent rapidement monter en Nationale. Souvenons-nous des ictériques Erwan LEROY et Maxime LENTE. Un début de cirrhose à 16 ans
limite toujours un peu la progression et le plan de carrière.
Un match indécis donc, avec des certitudes et des doutes. Ma seule conviction, toujours adepte du pessimysticisme, était toutefois qu’on
allait se faire caisser. Mais il ne faut jamais jouer les matchs avant de les jouer (Henri LECONTE & La comtesse de SEGUR, Les mémoires d’un âne, 1986).
Après 2 matchs perdus au 5ème set en A (Pierre LE GALLOUDEC sur Rudy VENARD et Cédric HERMANT sur Laurent LENTE), et menés 3/1, la
roue tournait lentement pour l’ASTT. Amiens égalisait à 4/4 pour se détacher 6/4 (première victoire du double B HENON-L’HOTE), puis 9/6 (victoire étriquée de Denis CHATELAIN sur Laurent LENTE 3/2
puis du double en A, 3/1). Et enfin 11/6 après la victoire de Cédric sur Jean-René THIBAULT. Pour finalement l’emporter 13/7.
Quatrième match et quatrième victoire. Toujours premiers au classement. Incroyable. Unglaublich (traduction pour Timo BOLL. Il paraît qu’il
s’intéresse à la R1. En fait surtout aux matchs de Christian HENON). Quand même plus sympa d’avoir un torticolis en admirant le haut du classement, qu’une cyphoscoliose en regardant le fond de la
poule. Alors évidemment, ça commence à doucement s’enflammer. Philippe L’HOTE demande si en Nationale ça voyage en classe affaire. Pierre LE GALLOUDEC s’interroge si, comme au FMI, la société
Eiffage et ses hôtesses sponsorisent les après-matchs.
Je ne suis pas très inquiet. Le trio Saint Quentin-Breteuil-Compiègne va vite nous calmer tout ça.
Les enflammeurs
Denis CHATELAIN (3 victoires + double en A) : En mode
Christian HENON. La différence entre Dieu et Christian? Dieu, lui, de temps en temps, commet des erreurs.
Cédric HERMANT (1 victoire en A) : Quelques Hermant sur
Laurent LENTE, the Undertaker. Avec quelques air-defense sur Rudy the Butcher (défaites 3/2 et 3/0). Mais a scoré le 11ème point libérateur sur Jean-René (victoire 3/0). Muchos gratias
el libertador.
Pierre LE GALLOUDEC (2 victoires en A + double): A emprunté
des chemins escarpés et dangereux sur son premier match contre Rudy, avec une chute de Pierre (défaite 3/2). Puis deux victoires de Pierre précieuses : couleur rubis sur Jean-René THIBAUT
(3/2) ; puis avec des reflets émeraude sur Laurent LENTE (3/0).
Christian HENON (3 victoires en B + double): A une nouvelle
fois pulvérisé ses adversaires. Son picot long va bientôt être inscrit comme une arme de deuxième catégorie. Plus dangereux qu’un lance-roquette ou qu’un lance-flamme. A de nouveau été plus
mélomane que mégalomane (encore que). Et a encore rendu une partition parfaite : 3 + double en B. Comme MOZART. Le silence qui suit un match de Christian HENON est encore de Christian
HENON.
Philippe L’HOTE (2 victoires en B + double) : De retour après
un joker médical pour un lumbago. A pourtant joué comme un dévertébré sur Christian OUBLIER et Sébastien CAILLET (victoires 3/1). Mais n’en a pas
fini avec le milieu hospitalier. A en effet trop serré les fesses lors du match contre Léo COULMONT (défaite 3/0). Va devoir consulter un proctologue lundi.
Antoine HUON (0 victoire en B) : Un grand pouvoir implique de
grandes responsabilités. Malheureusement pour notre petit Spiderman, les abbevillois ne sont pas tombés dans sa toile. Pas grave, se ré-entrainera à tisser. Mais seulement quand il aura fini de
tiser. Et de bouder.
Laurent CANY (sur la rotule): Toujours aussi seventies.
Tourne actuellement un remake de la série Joe MENISQUE. L’avantage c’est qu’il carbure à la morphine depuis une semaine. Et puis le trip grand corps malade/docteur House, avec des béquilles, ça
fait toujours craquer les filles. Bon rétablissement senor Cany.
Les carbonisés
Rudy VENARD (2 victoire en A) : Fier cheminot. Et fer de
lance de la SNCF : Sert-Neutralise-Claque-Frappe. Petit déraillement contre Denis (défaite 3/1). Mais Rudy, l’alchimiste, a transformé
des balles de plomb en victoire en or sur Pierre, philosophale à l’issue du match (victoire 3/2).
Jean-René THIBAULT (0 victoire en A) : Banquier. Donne du
crédit à Gricol et évite les paris bas. A cause de la crise, n’a toutefois pas réussi à envoyer les amiénois se faire voir chez les grecs.
Laurent LENTE (1 victoire en A): Expert-laitier. Avec un
bras en yaourt sur Denis (défaite 3/2). A fini par légèrement brasser sur Pierre Le gars-qui-cache-ses-services-Loudec (défaite 3/0). Par contre en mode Lenté-christ sur Cédric. Avec une
endurance digne du fils des ténèbres. Et des frappes apocalyptiques (belle victoire 3/2. Pour le plus beau match de la journée, 11/9 au 5ème set).
Christian OUBLIER (1 victoire en B) : Austin Powers
abbevillois. A perdu son mojo l’espace de 2 matchs sur Christian HENON et Philippe L’HOTE (défaites 3/1). Va devoir se faire ré-hospitaliser. Ce sont les infirmières qui vont être
contentes.
Sébastien CAILLET (1 victoire en B) : Libraire. Le caillet de
brouillon sur Christian HENON avec quelques ratures (défaite 3/2). Puis le caillet de correspondance sur Philippe L’HOTE avec quelques escales dans les séparations (défaite 3/1). Le caillet
d’exercice sur Antoine HUON (victoire 3/1). Pour finir par quelques souvenirs, hauts en couleurs, de sa filmographie pongiste, sur le grand écran du bar : les caillet du
cinéma.
Léo COULMONT (2 victoires en B): Trafiquant de CD-rhum. Ses
enzymes hépatiques grimpant parallèlement à son nombre de points, l’International Center of Liver transplantation basé à Villers-Bretonneux, et le professeur PERPETTE, sont passés en alerte
rouge. Et préparent la salle d’opération, un foie de babouin (plus aucun humain donneur sain sur Villers depuis mille ans), ainsi qu’une feuille de mutation pour l’an prochain.
Le détail
En A
Denis CHATELAIN (2070 points) bat Rudy VENARD (2104 points) (5,-6,4,2), Laurent LENTE (1878 points) (7,-9,10,-1,3) et Jean-René THIBAULT (1926
points) (5,-8,5,7).
Cédric HERMANT (1998 points) bat Jean-René THIBAULT (1926 points) (9,9,4) et perd Rudy VENARD (2104 points) (-4,-6,-9) et Laurent LENTE (1878
points) (4,-12,10,-5,-9).
Pierre LE GALLOUDEC (1814 point) bat Laurent LENTE (1878 points) (7,8,8) et Jean-René THIBAULT (1926 points) (-6,-10,4,8,7) et perd Rudy
VENARD (2104 points) (8,-8,-7,8,-7).
Pierre et Denis battent Rudy et Jean-René (-16,9,10,5).
En B
Christian HENON (1876 points) bat Léo COULMONT (1697 points) (-11,10,10,6), Sébastien CAILLET (1833 points) (9,6,-10,8) et Christian OUBLIER
(1885 points) (6,-5,6,7).
Philippe L’HOTE (1808 points) bat Sébastien CAILLET (1833 points) (-7,8,6,6) et Christian OUBLIER (1885 points) (4,-9,5,2)et perd Léo COULMONT
(1697 points) (9,8,8).
Antoine HUON (1225 points) perd Léo COULMONT (1697 points) (6,8,9), Sébastien CAILLET (1833 points) (-5,-7,10,-8) et Christian OUBLIER (1885
points) (8,-9,-2,9,-7).
Philippe et Christian battent Léo et Sébastien (-11,10,10,6).