Le blog amiénois du ping
Flavien COTON naît en avril 2008 dans une région que le monde entier ne nous envie pas : les HAUTS DE FRANCE. Une contrée pourtant première au hit parade de l’alcoolisme, des cancers ORL, et de la consanguinité. Mais c’est là, avec la mer du Nord pour dernier terrain vague, et des vagues de dunes pour arrêter les vagues, que Flavien voit le jour. Et c’est encore là, avec des cathédrales pour uniques montagnes, et de noirs clochers comme mâts de cocagne, qu’il y fait ses premiers pas (chassés, forcément).
Initialement poussé par sa famille d’accueil, les THÉNARDIER, Flavien passe les premières années de sa vie à entretenir les terrils, et au fond d’une mine de charbon du Douaisis, à pousser des wagonnets. Certes ça forge le caractère, et l’endurance. Et les sauts d’une galerie à l’autre pour échapper aux coups de grisou, forcément ça crée une bonne dynamique sur les jambes.
Mais l’un des deux poumons commençant à être miné par la silicose, dés l’âge de 6 ans il est muté dans une des plus célèbres usines textiles de Roubaix. Et c’est là, sur le métier à tisser que son premier entraîneur dépistera son potentiel. Ebahi par la vitesse de réaction à laquelle il démêle les échevins.
Flavien sera donc direct transféré au pôle Espoir du Nord-Pas-de-Calais, et ce, avant qu’il ne file un mauvais coton. A Wattignies. Une ville célèbre, mais pour rien du tout. Hormis, peut-être, d’après sa page Wikipédia, pour son « climat océanique dégradé »... En langage courant ça veut dire qu’il y pleut tout le temps. Mais l’eau de pluie ça n’aura jamais dérangé Flavien. Car si on connait beaucoup de gens hydrophobes, COTON est hydrophile. Et ça tombe bien car avec le fil des jours pour unique voyage, et des chemins de pluie pour unique bonsoir, on n’a rien d’autre à faire là bas que de jouer au ping-pong. Et ce sera le cas pour Flavien : 28 heures par jour. Car oui, les heures à faire du service, ça compte double.
Mais aucun souci pour Flavien. Car il ne joue pas tennis de table : Il est tennis de table. Le Claude MONET du ping-pong a en effet tout à disposition sur sa palette : toutes les couleurs, toutes les nuances du grand joueur. L’impressioniste du ping impressionne : coup droit, revers, service, remise courte, remise longue, défense, placement, variation, intelligence de jeu, contre, attaque et même osons le dire, contre-attaque, il sait tout faire. Avec une facilité déconcertante. Seule coquetterie, Monsieur Coton se recoiffe subrepticement entre chaque point du bout de l’index, son petit carré romain. Tic du champion mais aussi, déjà, énorme professionnalisme, car de fait, toujours prêt en cas de photo. Car Flavien est élégance : le Timo BOLL droitier.
Et rapidement les titres s’enchaînent : champion et vice champion de France benjamin, puis cadet, médaille de bronze aux championnats du monde par équipes cadets, champion d’europe cadet en double, qualification en proB aux play off avec son club BRUILLE...
Et cette après-midi, la consécration : champion d’Europe cadets ! Oui, MONSIEUR ! Après un incroyable come-back, au mental dans sa finale, et un dernier set avec des points stratosphériques.
Placé dans la machine à Belgrade, en Serbie, c’est lui qui aura lavé tous ses adversaires. A froid, et programme délicat (alors que tout le monde sait qu’avec COTON on peut facilement monter jusque 95°C). Et Flavien finit sur le sommet de la boite du podium des cadets, comme ses illustres prédécesseurs : Félix LEBRUN (2021), Alexandre CASSIN (2012), Andréa LANDRIEU (2011), et Simon GAUZY (2009). Souhaitons- lui le même destin !
Mais aucune inquiétude. Il en a le talent, le mental, l’audace, et l’envie. Car son prénom non plus n’a pas était choisi au hasard : patronyme d’une grande dynastie d’empereurs romains. Et oui, Flavien est descendu parmi nous pour régner. Et pour longtemps.
Qu’on se le dise, Flavien COTON est définitivement fait du tissu des plus grands : DE L’ÉTOFFE DES HÉROS !